La Junior est équipée d’une magnéto à aimant tournant de marque Morel type G1.
Son sens de rotation est à gauche en regardant son entrainement. Il y a généralement une flèche sur la carcasse au niveau de cet entrainement.
Cette magnéto est plus compacte que celle à aimant fixe, elle n’a pas de charbons qui frottent et s’usent sur le collecteur et l’induit. Et, argument de l’époque, la force centrifuge ne fait pas gonfler les enroulements de l’induit !
Celle qui était sur ma moto, a sa carcasse en aluminium fendue à 2 endroits !
Je l’ai ouverte pour voir s’il y avait d’autres dégâts et j’ai vu que l’axe porte-came a été coupé.
L’induit a été percé et taraudé pour fixer la came avec une vis. Mais, mis à part le repérage que j’ai fait au démontage, rien n’indique sa position.
Lorsque j’ai enlevé les roulements, une bande de papier était collée autour des cages extérieures.
Bref, j’en ai trouvé une autre.
Celle qui était sur ma moto est de série 205. La nouvelle a comme série 222. Beaucoup de pièces ne sont pas interchangeables, mais continuons le démontage.
Il n’y a pas de place pour un arrache pour enlever l’entrainement. J’ai glissé un tournevis entre la carcasse et l’entrainement. Tout en forçant légèrement, il ne faudrait pas casser la carcasse, il suffit de chauffer l’entrainement pour l’extraire.
Lorsque j’ai enlevé les roulements de la magnéto de série 222, j’ai eu la surprise de voir qu’ils étaient montés exactement de la même manière, avec le même papier que ceux de la série 205 !
C’est quoi le but de ce montage ?
Le rotor étant sorti je vois qu’il n’a pas perdu son aimantation. Il restera comme ça. Pour le stocker, je l’entoure de ferraille pour garder le champ magnétique.
Pour enlever les cages intérieures, je fixe le petit appareil que j’ai fabriqué en vissant les 4 vis dans le chemin de roulement de la cage. L’arrache se monte dessus et il n’y a plus qu’à tirer. La came sort en s’appuyant sur la cage.
Contrôle des enroulements.
La bobine a un bel aspect. Elle est constituée d’un enroulement primaire, en fil gros autour du noyau, et par-dessus le primaire, l’enroulement secondaire en fil fin.
Les 2 enroulements sont en commun sur la masse. Le primaire va aux vis platinées et le secondaire, à la borne haute tension.
Pour les contrôler, il faut un multimètre positionné sur ohmmètre.
Pour le primaire, ohmmètre réglé sur 200 Ω
Un fil à la masse, et l’autre sur une des 2 sorties du primaire. Les plots sont reliés ensemble. Un va au rupteur et l’autre au condensateur. La valeur est de 1 Ω maxi. J’ai 0,9 Ω.
Pour le secondaire, ohmmètre réglé sur 20 kΩ, la valeur doit être comprise entre 4 et 7 kΩ.
J’ai 4330 Ω entre la masse et le plot en laiton qui se trouve au milieu à l’avant de la bobine. C’est parfait !
Le condensateur
Pour avoir une belle étincelle, il faut aussi un bon condensateur.
Là, je pense qu’il vaut mieux laisser tomber les condensateurs neuf d’époque et se fabriquer le sien.
Sur un autre forum, il m’a été conseillé d’utiliser un condensateur CMS céramique de 0,22µF 630 V.
Cette même personne, me dit que je peux monter en série 2 condensateurs de 0,47µF. En faisant comme ça, on divise par 2 la capacité, ce qui me donne 0,23/0,24 µF, et on double la tension de claquage nominale.
Cette solution m’a convenue pour ma première magnéto et je fais pareil pour celle-là.
J’ai soudé sur une platine mes 2 condensateurs. Un fil ira à la masse et l’autre aux rupteurs.
Ensuite, ce montage est mis dans une gaine thermo-rétractable.
Le vieux condensateur a été coupé et vidé. A l’extrême gauche, j’ai dessoudé le fond pour replacer le fil de masse qui a été coupé à la bonne longueur. Le fond est ressoudé, j’ai remis un nouvel isolant et coulé de la résine dans le tube en laiton. Il est prêt à être monté.
Les grains du rupteur ont été changés.
J’ai aussi refait les joints en caoutchouc du couvercle et de la borne haute-tension.
Pour ça, je me suis fabriqué un moule avec l’imprimante 3D et j’ai coulé le mélange caoutchouc de chez Restom. J’ai aussi refait le joint papier du flasque du bâti.
Le remontage
Rien de compliqué. Le jeu des roulements permet de régler facilement la position du rotor par rapport à la cage métallique de la carcasse. Ainsi que le jeu longitudinal du rotor.
Pour remplacer le papier qui était monté autour des roulements, j’ai découpé des bandes de clinquant et monté ça au Loctite 603.
Le reste du remontage se fait à l’inverse du démontage.
Les vis platinées sont réglées à 0,3 mm.
Dans la borne haute-tension, le fil de bougie est maintenu par la vis pointeau qui s’appuie sur le plot haute-tension de la bobine via un ressort.
Une fois tout remonté, j’ai eu droit à de belles étincelles bien bleues rien qu’en tournant à la main .